GAFA
Nous n’avons jamais eu autant de moyens à disposition. La prolifération d’outils toujours plus efficaces nous permet de nous concentrer sur l’essentiel. Tout est facilité, simplifié, débarrassé des tâches ingrates et chronophages, encadré de processus qui sont autant de garde-fous. Mais comment faisions-nous avant?
Pourtant, à l’image des GAFA, ces quatre fournisseurs quasi universels de notre quotidien, apprivoiser ces nouveaux outils achat est un vrai défi.
«G» comme le moteur de recherche par défaut: tellement prévisible. Utilisez-vous autre chose? Pourtant, il n’y a qu’à entrer «moteur de recherche» dans votre moteur de recherche pour n’avoir que l’embarras du choix. Cet embarras du choix, justement, qui nous pousse à la facilité. Quand je pense que mon concurrent, de l’autre côté de la frontière, n’obtient pas le même résultat que moi à cette requête...
«A» comme le fruit défendu, celui auquel on goûte par envie, et dont on ne peut rapidement plus se passer: jouissif autant qu’addictif. J’aurai beau jeu de justifier ma fidélité a posteriori. Le tentateur se sera métamorphosé en «partenaire»: j’assume!
«F» comme ami imaginaire. Ces fournisseurs que l’on croit connaître et à qui on ne rend jamais visite. La dématérialisation des processus a élargi notre périmètre de sourcing, nous permet de faire le tour du monde et de nous aventurer sur de nouveaux territoires sans quitter notre chaise de bureau. Magique! Ajoutons-y la sous-traitance du devoir de vigilance, de la certification financière, sociale, environnementale, voire de la qualité. Au final, une grande solitude derrière un écran, et une confiance un peu trop virtuelle.
«A» comme achats de classe C, externalisés et consolidés derrière un unique portail. Vive les achats impulsifs! Au nom d’une saine simplification du processus achats, on finit par rémunérer un intermédiaire pour nous relier à des fournisseurs dont on préfère ne rien savoir.
Au fait, pourquoi ces GAFA sont-ils tous américains? Sûrement notre stratégie de sourcing ...