Evolution du profil des collaborateurs et des salaires

Evolution du profil des collaborateurs et des salaires

Stephan Wagner, Christoph Schmidt

Sur mandat de procure.ch, l’EPF de Zurich a réalisé un sondage auprès des professionnels suisses de l’achat sur le thème: «Evolution du profil des collaborateurs et des salaires dans l’achat». Sur la route d’Achat 4.0, l’acheteur se transforme en expert du monde digital. Qu’est-ce qui a changé ces dernières années dans l’achat du point de vue des entreprises suisses?

Les progrès de la digitalisation posent de nouveaux défis à cette fonction centrale de l’entreprise et à ses structures. Plus de 6 5% de toutes les entreprises sondées reconnaissent à «Achat 4.0» un fort potentiel, mais seules 10% d’entre elles ont déjà mené à bien des projets dans ce sens. Seules 15% ont déjà procédé aux premiers investissements.

La première vague d’investissements se concentre en priorité sur la digitalisation des opérations et processus individuels, ainsi que sur l’intégration des fournisseurs et clients aux processus d’achat. Ici, env. 10 % des entreprises ont déjà mené à terme les premiers projets avec succès et seules environ 15 %, resp. 25 % ne sont pas encore entrées en matière. Innovations et optimisations au niveau des procédures débouchent rapidement sur de premières économies.

La prochaine vague d’investissements cherche à mettre en place, sur le plan technique, les conditions de base pour un passage réussi au digital.

Salaire de base et bonus

Le salaire de base moyen des acheteurs sondés est de CHF 112 000.–, légèrement en hausse donc par rapport aux CHF 108 300.– enregistrés en 2014. La proportion de personnes dans les groupes à plus haut salaire (12%), avec un salaire de base supérieur à CHF 151 000.–, est légèrement plus élevée.
La hauteur des bonus est d'env. CHF 7300.–, un peu plus haut donc qu’en 2014 (CHF 7200.–).

Toutefois, seuls deux tiers environ des acheteurs bénéficient réellement d’un bonus, ce qui représente un léger recul.

Parmi ces prestations, les plus fréquentes sont des téléphones portables à usage personnel (42%) et des repas de midi à prix réduit (40%). Il est regrettable de constater que les formations et cycles de perfectionnement professionnel payés ne sont des prestations complémentaires proposées qu’à plus de 39% des acheteurs, ce qui représente un net recul par rapport à 2014.

Industries et régions

Dans l’achat, il continue d’exister une nette différence entre les sexes. Le salaire de base des hommes (CHF 116 000) est supérieur à celui des femmes (CHF 93 750.–), mais l’écart semble se réduire, tout au moins lentement. En 2014, la différence entre les sexes atteignait encore CHF 25 800.–. Les grandes entreprises, comptant plus de 250 employés, paient 10% de plus que les petites et moyennes entreprises.

C’est dans le secteur des services que l’on gagne le plus d’argent (CHF 122 000.–) alors que le commerce est clairement en retrait, avec des salaires comparativement plus modestes (CHF 105 300.–).

Certaines branches versent des salaires de base nettement plus élevés que d’autres. Particulièrement appréciées à ce niveau les branches «Services financiers et d’assurance» (CHF 135 100.–) et «Technologie de l’information et télécommunication, diffusion» (CHF 132 200.–). Cela pourrait expliquer en partie la force du secteur des services. La branche «Industrie automobile et fabrication d’autres matériels de transport» est loin derrière avec en moyenne CHF 97 400.–.

Le niveau salarial dans l’achat continue d’être soumis à de légères variations régionales. En 2014, le revenu moyen en Suisse romande était un peu plus élevé qu’en Suisse alémanique.

En 2017, le rapport s’est inversé. Avec CHF 112 700.–, le salaire de base moyen est environ 6,5% plus élevé en Suisse alémanique qu’en Suisse romande (CHF 105 700.–).

Les meilleurs salaires sont payés dans les grandes villes. C’est à Genève que la situation est la plus favorable aux acheteurs, avec un salaire de base moyen de CHF 133 800.–. Bâle (CHF 124 100.–) et Zurich (CHF 116 500.–) offrent aussi des salaires légèrement supérieurs à la moyenne régionale.

Éducation et formation

Des différences claires peuvent également être observées en ce qui concerne la qualification professionnelle. Les acheteurs titulaires d’un diplôme universitaire gagnent en moyenne CHF 136 600.–, soit environ 50% de plus que ceux en possession d’un brevet fédéral (CHF 90 700.–). Aussi l'examen professionnel supérieur et un diplôme d'études collégiales apportent des sauts de salaire significatifs. Le niveau d'éducation et de formation se reflète également dans le niveau de performance atteint au sein du service des achats.

Des écarts salariaux significatifs sont visibles entre le commis aux fonctions (CHF 74 800.–), le vendeur (CHF 95 800.–), le responsable des achats (CHF 124 800) et le directeur des achats (CHF 151 100.–).

Modification des exigences

De nouveaux projets dans le contexte de la digitalisation ont également des répercussions sur le profil des compétences requises dans l’achat. En partie  sous l’impulsion des progrès de la digitalisation, 96% des participants relèvent de nets changements dans le profil professionnel exigé.

Les entreprises suisses continuent de considérer la fiabilité et le sens des responsabilités (98%), la conscience des coûts (96%) et l’esprit d’équipe (91%) comme des compétences de base pour l’achat.
Le travail orienté sur la recherche de solutions (97%) et les capacités de réflexion analytique (94%) ont gagné en importance par rapport à 2014.

Concrètement, des connaissances spéciales en informatique (54%) sont de plus en plus requises, ainsi qu’une bonne connaissance technique de la branche (53%). Sans une bonne compréhension de la digitalisation, les acheteurs ne peuvent plus progresser dans leur carrière.

En règle générale, la formation continue porte vite ses fruits (88%): par exemple par une hausse de salaire, de meilleures perspectives de carrière ou, tout simplement, la sécurité de l’emploi.

Encore un domaine prometteur

En dépit – ou peut-être à cause – des développements connus par le secteur en Suisse, 66% des personnes sondées considèrent l’achat comme un tremplin à leur carrière, plus encore qu’en 2014. 42% estiment même que le secteur souffre d’une pénurie de professionnels qualifiés.

L’achat reste donc – et les progrès du numérique n’y sont pas pour rien – un champ d’activité attractif qui offre à l’acheteur, devenu expert du monde digital, d’intéressantes fonctions.

 


Rapport de résultat détaillé
Les résultats détaillés du sondage ont été publiés récemment. Les participants reçoivent le rapport gratuitement. Si vous êtes intéressé, le rapport (en français) peut être commandé en ligne sur: www.procure.ch/Rapport-Salaire.